Le doute ...Un ennemi vicieux
« L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit. » (Gandhi)
Le doute a-t-il sa place en sécurité ou en survie quant on sait que la notion d'instant est primordiale dans les deux cas? L'instant présent, qui, je le répète assez souvent (à qui veut bien l'entendre ...) est opposé à la notion de durée, soit la différence entre la vie et la mort, l'échec et la réussite est-il un imposteur indispensable? Le fait de douter engendre l'inquiétude, l'indécision, l'incertitude, les agents stressants négatifs, la curiosité, voir la dépression et la mort. Laisser le temps au monologue intérieur de se mettre en place, la réflexion, l'interrogation dans la notion d'instant peuvent se muer en Game over... L'irréparable, d'ou notre désir d'associer survie et arts martiaux dans nos séminaires afin de faire comprendre qu'on n'attrape pas des mouches avec du vinaigre même avec des DAN et des beaux diplômes. (Voilà pourquoi nos dirigeants se trompent en nous assommant de certitudes, formatés dans des écoles administratives nullement confrontées aux codifications de la vie). Récemment j'ai lu que, "l'éducation occidentale conduit à ce que les 2 hémisphères du cerveau se fassent la guerre, une lutte dommageable pour asseoir la non dualité". Effectivement, on voit les résultats avec ces fameuses certitudes.
Mais douter n’est-ce pas également un signal que vous êtes en mouvement perpétuel, synonyme de renouvellement? Que votre vie est encore et toujours en construction ? En survie comme en combat, il faut comprendre que pour marcher, il faut accepter le déséquilibre ... Les Maîtres de kyudo le décrivent parfaitement à travers leur art:
"Ne doute pas, ne laisse pas s'installer le doute, car si tu doutes tu restes sur place, tu ne t'actives pas, tu n'avances pas... " Le doute empêcherait alors d'avancer ?
A l'instar du tir à l'arc, le kyudo, quand tu restes trop longtemps, tu perds la concentration, tu manques la cible " la cible n'est pas le but, il ne s'agit pas de l'atteindre à tous prix. Il ne s'agit pas de cette cible, que tu vois, mais de celle qui ne se voit pas, la cible intérieure..." .
Le doute fait partie intégrante des 8 ennemis que nous enseignons au niveau I. Mais qu'est ce que le doute? D'après le dictionnaire de la Psychiatrie (éditions du CILF) c'est "l'incertitude portant sur la réalité, la vérité ou le choix, aboutissant à une indécision, une irrésolution, voire une aboulie péniblement ressenties par le sujet, avec besoin répétitif de vérifications et de retours, source possible d'épuisement. Il s'observe dans la névrose obsessionnelle. Sous le nom de folie du doute, les anciens auteurs français (J. Falret, Ch. Legrand du Saulle) avaient décrit des obsessions de type interrogatif, en particulier : métaphysiques, scrupuleuses (sur la vie morale), méticuleuses (sur les actes effectués) ".
Brigitte Dusch, psychanalyste historienne, dit que le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi. Voici sa vision "scientifique" du doute, qui résume bien notre pensée.
" Qu'est ce que le doute, ne pas être sûr ? S'interroger ? S'oppose t-il à la certitude ? Et quid de la certitude... La vie est faite de doutes, de certitudes, de croyances, de foi... ou d'incertitude, d'insécurité, de questionnements multiples. Rien n'est certain, définitif, nous sommes confrontés quoiqu'on nous dise, à l'insécurité, l'impermanence, l'incertain. Rien ne dure, ce qui est aujourd'hui, ne sera peut-être pas demain... Comme si le présent reposait sur du sable, un sable mouvant, que nous pouvons façonner, détruire, reconstruire.... Nous ne savons rien du futur, de demain. Nous pouvons espèrer, projeter, anticiper, mais nous ne sommes pas toujours les décideurs....Toujours. Nous nous heurtons à ces contingences, contre lesquelles nous ne pouvons rien ! Nous actons dans le meilleur des cas, nous décidons de notre vie, nous essayons de le faire. Nous sommes confrontés à l'irreprésentable, l'insoupçonnable, l'impensable ...
Ni tout puissants, ni omniscients, nous ne sommes pas non plus dans la maitrise totale, il faut lâcher prise, parfois, souvent, la plupart du temps Nous ne maitrisons pas tout, tout le monde....Parfois le sujet ne se maitrise pas lui même.
Le doute nécessaire? La certitude nécessaire? Comment ne douter de rien? Jamais? Comment être sûr de tout ? Toujours ? Comment vivre sans se retourner, se dire que ce chemin est le bon, une fois pour toute, qu'il n'y en a pas d'autre possible, que cette décision est la bonne, la meilleure qui soit... Notre vie n'est faite que de choix, que de chemin à prendre, à droite, à gauche, tourner là, après.... Continuer, puis tourner encore;..
Fruit de réflexions, d'hésitations... le choix advient, et on s'y tient. Même si parfois il est bon d'admettre que ça ne vas pas, que finalement on aurait du choisir l'autre chemin...
S'il est temps de faire demi tour ? Pourquoi pas ? Parfois ce demi tour, n'est pas possible, il faut rester là et affronter ses démons, ce mur infranchissable qui se dresse devant nous, sauter ! Car on ne peut pas toujours contourner éternellement les obstacles, ils nous reviennent toujours à la face, chaque fois un peu plus compliqués, difficiles... Alors il faut se lancer ! A l'attaque... Douter ? Se donner l'impression, la possibilité d'une autre éventualité, d'un autre possible, une ouverture, autre, différente....S'ouvrir à d'autres voies, d'autres horizon, apprendre à penser ?
Utile et nécessaire voire essentiel, c'est aussi refuser d'admettre certaines vérités présentées comme telles, et s'inciter à en chercher d'autre, à commencer et poursuivre la quête... Sa propre quête, à la recherche de soi et de sa vérité, sa ou ses certitudes, et les remettre en jeu, encore et encore ? Douter, avancer ? S'enrichir ? Alors il convient de douter, admettre qu'il n'y a ni perfection ni vérité, qu'il y a des failles... Et s'y engouffrer !
Ne pas s'enfermer dans un discours et des pensées iconoclastes, ce doute, là remet en cause des savoirs tenus pour définitifs et qui ne le sont pas, aucun savoir ne l'est.... le doute permet cela ! Heureusement ! Le doute est dans ce cas le chemin vers la vie....
Paradoxalement le doute peut-être mortel, douter peut couter la vie, un seul instant de doute, un seul instant de défaut d'attention, de concentration et plus rien, l'irréparable ! La fraction de seconde qui fait que l'ordre est bouleversé, inversé, que plus rien n'a de sens, que plus rien n'existe, comme avant, qui fait qu'il y a un avant et un après ...
Ne pas laisser le temps au monologue intérieur de se mettre en place... De penser, de mettre en place un autre comportement, une autre possibilité, un autre possible, une autre alternative Le reflexe, l'automatisme, le conditionnement, qui fait que nous sommes encore là, encore en vie, parce que.... Nous avons su, à cet instant très précis ce qu'il fallait faire, dire, être . Avoir le bon réflexe Justement parce qu'il n'y a pas eu le temps pour la réflexion, que ce temps là aurait été de trop. Il ne le fallait pas.... Pas de réflexion, pas de doute. Action !"
Regardez cette vidéo étonnante tournée en Belgique
http://positivr.fr/push-to-add-drama/
Voici une information, qui va engendrer chez vous une interrogation, une curiosité, une incertitude, le DOUTE.
Second exemple: Jugez plutôt: La nature peut sembler cruelle, pourtant certaines scènes font partie intégrante de la survie. Le crocodile est l'un des plus dangereux prédateurs de la planète. Il figure parmi les animaux les mieux armés. Et pourtant, le crocodile peut lui-même être la victime d’autres prédateurs si ces derniers possèdent une structure sociale intelligente, une hiérarchie et une stratégie d’attaque commune. C’est ainsi que ces autres prédateurs “intelligents” peuvent survivre.
Une meute de chiens attaquent un crocodile: Le premier le tient par la gueule ce qui l’empêche de respirer et de mordre. Un deuxième a attrapé la queue et évite ainsi les coups que le crocodile pourrait porter avec cette arme fatale. Un troisième chien mord instinctivement le crocodile dans le cou pour maintenir le colosse tranquille.
AMIS DES ANIMAUX ATTENTION : Cette photo ne fait que donner un exemple des lois de la nature, qui, comme chacun le sait, est sage. ATTENTION scène pénible, ne pas montrer aux enfants. (voir à la fin du reportage).
Vous voyez le doute a engendré une curiosité, une incertitude à travers les mots, la désinformation parfaite, la mystification à l'état pur, utilisées par les politiciens, les professionnels de la communication et du commerce, de nombreux Maîtres et experts en arts martiaux ... "Ne vous laissez pas éblouir par les armes de votre adversaire". Et pourtant, je n'ai pas menti ... ces 3 chiens attaquent bien un crocodile.
" Nul ne détient la vérité, même une horloge arrêtée a raison 2 fois par jour " ... Mais si quelqu'un vous demande l'heure ...