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A la rencontre de l’art martial authentique (Combat, Santé, Survie)

Les chutes, des exercices indispensables trop négligés...

25 Avril 2014 , Rédigé par Eric Garnier Sinclair Publié dans #Arts martiaux - Self Défense

Comprendre pour agir afin d’apprendre à chuter

Les chutes chez les seniors constituent un réel facteur de risque pour leur santé. Les décès du beau frère du prince Charles (cette semaine) et du journaliste Gilles Verlan victimes d’une chute accidentelle nous rappellent la dangerosité même d’une simple « gamelle » incontrôlée. Pourtant certains principes permettent de remédier à ce problème. Apprendre à chuter naturellement grâce à la respiration et à la biomécanique devrait être enseigné dans les écoles, dès le plus jeune âge, à l’instar de la natation. Saviez-vous que parmi les accidents de la vie courante, les chutes étaient la cause la plus fréquente de décès chez les seniors ?

450 000 chutes annuelles en France, entre 4 000 et 4 500 décès chaque année. La gravité des éventuelles conséquences de la chute (un décès dans environ 10 % des cas après 80 ans) justifie que les autorités sanitaires mettent en place des campagnes de prévention. Au-delà des conséquences physiques liées au traumatisme, une cascade de complications psychologiques et sociales peut également survenir.

Dans les dojo, les seniors n’aiment pas (ou plus) chuter après la cinquantaine. Chaque instructeur digne de ce nom devrait «faire » comprendre le mécanisme des chutes afin de pouvoir les prévenir. Il est également important d’analyser les causes principales de ces chutes, de dépister les personnes à risque et de mettre un plan de prévention. Les chutes sont souvent le résultat d’une interaction entre les facteurs individuels, les facteurs liés à son environnement physique et social et au comportement ou au type d’activité.

L’importance de ces facteurs peut varier selon les individus et selon la nature des chutes. Encore une fois la biomécanique entre en jeu pour décortiquer la bonne manière de chuter. Il est intéressant de constater que les écoles de cascadeurs enseignent les chutes de la même manière que les Russes (systéma). Les instructeurs de tous les arts martiaux devraient apprendre à chuter dans ces écoles. Escaliers, trottoir, table, chaise, rouler sur les marches en granit à Montmartre, sauter d’une voiture en marche... toute la panoplie de la chute parfaite vous est proposée.

Pourquoi apprendre lentement sur le « dur » plutôt que sur un tatami par exemple?

Dans notre école, on considère que chuter sur un tatami ou sur un tapis de protection annihile la peur à 85% (sentiment de sécurité et de protection). C’est bon et mauvais à la fois. La personne chute suivant une technique apprise au contact des arts martiaux, de la lutte ... Mais dès que les chutes sont effectuées dans l’instant (donc non préméditées, sans pré-signal) sur une surface naturelle ou dure (trottoir, béton, bitume, escalier...) , le corps se contracte, on ne protège pas sa tête ... plus aucun mouvement naturel, la peur et le stress sont les dominants. Donc la respiration est primordiale pour gérer les émotions. Pas si facile !

Avec l'âge, la perception de la douleur se modifie et peut fausser le jugement sur la gravité des conséquences d'une chute. Une personne inconsciente aura plus de chance de se relever sans « dommage » plutôt qu’une personne consciente ayant chuté lourdement. On constate la même chose dans un accident de voiture. Une personne endormie dans le véhicule aura plus de chance de survivre que le chauffeur par exemple.

Psychologie / Apprendre à chuter

Chez les seniors, on estime qu'une chute sur douze est responsable de fracture, et que celle-ci touche le col du fémur une fois sur trois (soit environ 50 000 fractures du col du fémur par an en France). Il arrive qu'une chute ne se traduise que par une douleur persistante et modérée que la personne supporte plusieurs jours avant d'accepter de consulter et de découvrir l'existence d'une fissure ou d'une fracture osseuse.

Les facteurs individuels et comportementaux :

Avec l’âge le corps perd une grande partie de son capital musculaire et calcique. On a plus de problèmes articulaires, des maux de dos, mais également des troubles de l’équilibre. Les habitudes alimentaires également entrent en jeu. Une dénutrition, une carence en vitamines et autres nutriments, une intoxication alcool-tabagique, une consommation excessive et incontrôlée de médicaments, constituent des risques supplémentaires. La sédentarité joue un rôle primordial, entrainant une faiblesse musculaire, une accentuation de la perte calcique au niveau des os, une détérioration du système vasculaire et ostéo-tendineux.

Les facteurs environnementaux :

Ce sont les objets qui font trébucher. Des escaliers à descendre, des tabourets, tables et sièges mal placé, des objets haut placés, des surfaces glissantes, mais également des chaussures inadaptées.

Les conséquences psychologiques des chutes :

Le fait d'être tombé, et en particulier le fait d'être resté immobilisé au sol en état d'impuissance à se relever, peut entraîner une forte anxiété quant à l'éventualité d'une deuxième chute dans le futur. La personne a perdu confiance en ses capacités et, comme pour tout sentiment de perte d'une partie de son autonomie, cet état se traduit par des sentiments dépressifs : Tristesse, manque de motivation, troubles de l'appétit et du sommeil, etc.

Parfois, il arrive que ces conséquences psychologiques, associées à des troubles neuro-musculaires liés à la limitation volontaire des activités, se traduisent par des troubles de la posture et une plus grande difficulté à se déplacer et se mouvoir, initiant ainsi un cercle vicieux. Cet état, appelé syndrome post-chute, justifie un traitement médical afin de redonner à la personne les capacités de se déplacer.

Respiration, relaxation, si vous essayez les chutes dans les escaliers, utilisez vos mains et vos pieds en guise d’amortisseurs (vieux truc de cascadeur). En effet, chuter sur un tatami est une chose assez facile, mais le blocage mental se créé lorsque vous devez chuter dans un escalier ou rouler / chuter sur une table. Surtout ne jamais tendre son corps comme un arc pour éviter les douleurs car c’est ainsi que vous augmenterez les risques de contusions ou de fractures. Protégez votre tête sur les chutes arrière, et laissez vous aller comme un homme ivre.

Vous pensez savoir chuter ? A vous de jouer. Regardez cette vidéo, un cascadeur chute volontairement dans les escaliers en granit de Montmartre.

https://www.youtube.com/watch?v=AQr0vvRoa0g

 

Etude des chutes sur le bitume, école Systéma A.N. Maksimtsov
Etude des chutes sur le bitume, école Systéma A.N. Maksimtsov

Etude des chutes sur le bitume, école Systéma A.N. Maksimtsov

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