Sécurité : Attentats de Paris, tous responsables, tous coupables ? Des victimes dénoncent les gros ratés de l'administration Par Eric Garnier Sinclair
La situation actuelle de la France est-elle une fatalité ? Le croire revient à botter en touche, voire à justifier la passivité. Ne pas dénoncer les erreurs et les manques administratifs enregistrés avant, pendant et après les attentats terroristes de 2015 serait faire injure aux victimes et à leurs familles. Mais on ne peut pas ignorer non plus les comportements éhontés de certains fonctionnaires (voire de quelques journalistes) dont le QI semble inférieur à celui d’une huître. L’exemple suivant cité devant la commission parlementaire est révélateur. Un employé de l’institut médico-légal (IML) a déclaré à la fille d’une victime venue reconnaître son père : « Ne vous inquiétez pas si on ne vous montre pas la tête, vous verrez un pied ». Admettez qu’il est difficile d’accuser tel ou tel ministre de complicité avec un tel abruti dépourvu d’empathie ! Oui, les inepties administratives et les dysfonctionnements du système existent, mais quid de l’incroyable impréparation psychologique des dispositifs d'information ?Pouvez-vous imaginer un négociateur (RAID ou GIGN) de cette trempe, résoudre une situation conflictuelle sur le terrain sans dommages collatéraux ? Non. « Le négociateur doit rester attentif aux réactions de son interlocuteur pour pouvoir réagir aux imprévus et aux inconnus ». Idem pour les personnes présentes dans les cellules de crise. Comment les fonctionnaires chargés de l’accueil des victimes sont-elles sélectionnées ? Ont-ils été formés et préparées à toutes les ruptures de la normalité (attentats, guerre, tremblement de terre...) ?Les responsables de ces inepties mettraient-ils en place un ingénieur du son sourd et muet pour sonoriser une salle de concert ? Un mouton ne sera jamais un félin, même déguisé en tigre ; un idiot sans éducation restera toujours un idiot sans éducation avec ou sans une blouse blanche, avec ou sans certification.Le mal est plus profond...
Comment en sommes-nous arrivés à de tels disfonctionnements ? Comment expliquer les comportements et les dérives inexcusables ? Qui sont les responsables ? Nous tenterons de voir plus clair au fil de cet article, notamment grâce aux témoignages édifiants enregistrés par la commission parlementaire. Une chose est certaine : En obéissant à des stratégies de manipulation bien orchestrées, nous avons forgé des contraintes propres à l’individualisme, encouragé la dualité à tous les étages, engendré une bien-pensance à sens unique, donné naissance à un communautarisme explosif. Pire, nous avons occulté les liens citoyens universels indispensables à une cohésion collective capable de faire front. Oui, mais « Je suis Charlie » prouve le contraire. Ah ? Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? A force d’entretenir les querelles politiciennes et la culture du paradoxe, n’affichons-nous pas au grand jour nos faiblesses dans lesquelles s’engouffrent le terrorisme et nos adversaires ?
Lorsqu’on analyse la situation, nous sommes confrontés à des incohérences. Par exemple, nous défendons la liberté des réseaux sociaux... à la condition qu’ils soient contrôlés afin de faire face et contrer la menace. Comment le faire sans sacrifier une once de liberté et un regard sur la vie privée ? Nous acceptons l’état d’urgence et un cadre sécuritaire strict... à condition de respecter une certaine flexibilité ! Nous optons pour plus de contrôles, mais chez les voisins de préférence. Nous voulons moins de contraintes, mais nous acceptons les 400 000 normes, les décrets, les nouveaux règlements journaliers... Ce véritable totalitarisme administratif étouffe notre économie et pollue les débats. Nous voulons plus de travail, mais en travaillant moins et en gagnant plus ... Nous encourageons la robotique tout en connaissant les résultats désastreux sur le marché de l’emploi dans les prochaines années. Le site www.economiematin.fr le souligne : « Robotisation, automatisation, « chômagisation »... voilà quel sera l'avenir de la France selon le cabinet Roland Berger. Dans une étude reprise par le Journal du Dimanche, le cabinet met en lumière les conséquences dramatiques pour l'emploi de cette course à l'innovation. Tous les secteurs seront frappés, des simples industries à la police... et à tous les niveaux ». Stephen Hawking, considéré comme un des plus brillants scientifiques vivants, n’hésite pas à souligner que « l’intelligence artificielle pourrait mettre fin à l’humanité. Les humains, limités par une lente évolution biologique, ne pourraient pas rivaliser et seraient dépassés ».
Mais devons-nous imputer tous les maux aux gouvernements successifs ? Aujourd’hui en dépit du bon sens, on veut manger des fraises et des cerises en hivers. Est-ce la faute à nos dirigeants ? On demande une sécurité renforcée mais sans caméra et sans policier dans les rues, une éducation « stricte » à l’école, mais l’instituteur ne doit, ni hausser la voix, ni gronder ou faire des réprimandes à ces chers rejetons... La démission de l’éducation parentale, est-elle également engendrée par la politique de nos dirigeants ? Dans cette cacophonie, en occultant l’essentiel, on marche sur la tête au lieu de réapprendre à marcher correctement. Pourquoi en sommes-nous arrivés à un tel effondrement de la logique ?
Chacun a sa part de responsabilité. Simone de Beauvoir décrit très bien notre talon d’Achille collectif : « Le fléau de l’humanité n’est pas l’ignorance, mais le refus de savoir ».La majorité du peuple préfère un mensonge qui rassure plutôt qu’une vérité qui dérange.
Tous responsables, tous coupables ?
Ne plus creuser un puits quant on a soif... mais bien avant
Avons-nous les moyensde faire face à tous les dangers ? Inutile de se voiler la face, l’état ne peut pas être au four et au moulin. Les terribles attentats de 2015 ont révélé cette cruelle évidence. Le terrorisme n’a pas de frontières, plus personne n’est à l’abri. Nous sommes tous des survivants potentiels, n’importe où, n’importe quand, avec n’importe qui, par n’importe quel temps.
« Oui, mais on ne le savait pas, on ne pouvait pas le prévoir ... » Faux. Tout est déjà en nous. Il nous en revient de nous en souvenir. Nous fûmes tous éduqués aux règles de la survie à travers (entre autre) les fables de Jean De La Fontaine, véritables tableaux où chacun de nous se trouve dépeint. L’histoire de « La cigale et la fourmi », parue en mars 1668, est plus que jamais d’actualité : « La cigale, ayant chanté tout l'été,se trouva fort dépourvuequand la bise fut venue ». C’est bel et bien en été que l’on prépare l’hiver. Jusqu’au début de l’automne, l’écureuil amasse ses noisettes pour passer les mois de disette. Mais voilà à force de cultiver l’art du paradoxe à tous les étages sans se poser les bonnes questions en amont, on a fini par négliger les fondamentaux, « Savoir pour prévoir, prévoir pour pouvoir ». Cette devise signée Arthur Comte fut d’ailleurs adoptée par notre association (www.adrv.fr). Les modules krav Maga NG que nous enseignons, s’inspirent de cette logique à travers le triptyque (Observer, Anticiper, Réagir) et le concept de la boucle OODA (Observation, orientation, décision et action). Il souligne que « tout système change continuellement et implique que pour rester effectivement en contact avec la réalité, il faut sans cesse interagir avec elle ».
Le fonctionnement de l’administration publique mis en cause
Plus personne ne peut se cacher derrière un paravent d’excuses face aux gros ratés de l’administration avant, pendant et après les attentats terroristes de 2015. A ce propos, il est de bon ton de rappeler aux fonctionnaires que l’administration publique n’est pas un bac à sable idéologique, ni un lieu pour les règlements de compte personnels ou politiques : « C’est un ensemble des services chargés d’assurer le fonctionnement d’un État, d’une collectivité territoriale ou d’un service public, financés principalement par des prélèvements fiscaux autorisés par le vote d'un budget. », qui plus est, avec notre argent. Enfin, sur le papier, c’est la définition exacte de l’administration publique. En vérité, je vous conseille de vous référer à la « la maison des fous des 12 travaux d’Astérix », avec ce fameux laisser passer A38. Cette caricature drôle mais tellement réaliste remet en cause le fonctionnement de cet état dans l’état.
Pour faire simple, sachez que l’administration publique se divise en administration d'État (Centrale, Déconcentrée, Locale décentralisée), sans oublier les comptables nationaux qui distinguent également les administrations de sécurité sociale, les administrations privées... et « c’est pas fini » comme le souligne la publicité, puisque ces administrations sont elles-mêmes subdivisées en plusieurs administrations, également subdivisées en de multiples administrations subdivisées en bureaux administratifs, qui à leur tour sont subdivisés en milliers de services, dirigés par des petits chefs, eux mêmes dirigés par des chefs chargés de surveiller les chefs qui supervisent les chefs chargés de surveiller les services, dirigés par des chefs censés commander les chefs qui sont malades, en formation, en réunion ou partis en vacances... Donc repassez par la case départ, sans toucher un penny, sinon vous allez faire exploser la boîte d’aspirine ! En lisant ces quelques lignes, on comprend mieux la maladie qui ronge notre pays, les dysfonctionnements administratifs.
Image extraite du dessin animé « Les 12 travaux d’Astérix », à voir absolument !
https://www.youtube.com/watch?v=CKVg_mjtQNo
Les attentats terrorismes : Le hasard n’existe pas, uniquement des rendez-vous.
Les récents évènements (Un policier est décédé en février 2015 après avoir été touché par la balle d'une de ses collègues dans un stand de tir) posent les questions suivantes : Suite à cet accident mortel, les gardiens du temple administratif, chargés de la construction des formations dans des salons ministériels, souffrent-ils d’un manque cruel d’expériences éprouvées sur le terrain ? L’agent de police responsable de cet accident était-il formé convenablement ? A qui la faute, sachant qu’une arme de poing devient létale uniquement dans les mains de celui (ou celle) qui la tient. Alors faute de l’état ? Faute à la formation inculquée à la police ? faute à pas de chance ? Certainement pas à la malchance ou au hasard, car l’un comme l’autre n’existe pas, seulement et uniquement des rendez-vous. Lorsque vous tombez, ce n’est pas pas la faute de votre pied.
En discutant avec des professionnels de la sécurité, tous dénoncent le manque d’expériences éprouvées sur le terrain des jeunes recrues, le manque de concertation et d’écoute, l’absence de communication avec la hiérarchie, les formations trop souvent en inadéquation avec les besoins réels... Ces lacunes seraient responsables (selon eux) des déficiences enregistrées. Mais à l’heure des réseaux sociaux, je le répète, l’ignorance est un choix (à tous les étages), remarque valable autant pour le dirigeant que le simple quidam.
En se reposant sur un savoir acquis au sein des grandes écoles (L’École nationale d'administration, HEC et consorts), de nombreux hauts fonctionnaires ne négligent-ils pas l’essentiel ? L’enseignement de L’ENA (chargée aujourd'hui d'assurer la sélection et la formation initiale et continue des hauts fonctionnaires) est-il vraiment en adéquation avec les besoins réels du terrain ? Les décideurs doivent-ils revoir leur copie en méditant sur cette pensée d’Einstein : « La connaissance s'acquiert par l'expérience, tout le reste n'est que de l'information » ? A la lecture des milliers de normes imposées (en sécurité par exemple), les textes législatifs et réglementaires du code du travail, et autres décrets... on est en droit de douter de la logique Cartésienne « Enarchique ». On comprend vite que les ronds de cuir n’ont jamais mis les mains dans le cambouis ou jamais « bouffé de la merde » comme le disait mon regretté grand-père (rescapé du chemin des dames mais revenu manchot à la maison en 1917). Avec une mondialisation imposée, le monde a changé, le système économique et les institutions, les métiers et les conditions de travail aussi, mais surtout ce sont les mentalités et les formes de violence qui ont radicalement changé...
Pourquoi ne pas mettre les responsables les mains dans le cambouis ?
Personnellement, j’estime que tous les responsables et hauts fonctionnaires (politiques ou non) devraient vivre OBLIGATOIREMENT la réalité économique et sociale sur le terrain, pendant au moins trois ans (une fois la certification agréée en poche), avant d’exercer leurs fonctions officielles. Ainsi ils pourraient jouir des « mêmes avantages et privilèges » que le simple quidam (Stress / Précarité / Fins de mois difficiles (surtout les 30 derniers jours), chômage, RSA, dettes, lenteurs et incohérences administratives ...). Travailler 36 mois en commençant à la base dans le secteur public ou privé, à l’usine, à l’école, chez les professionnels de la sécurité ou de la santé ... permettrait de mieux mesurer et comprendre les besoins réels du simple lamba, les soucis quotidiens d’un ouvrier, d’un artisan ou d’un petit patron de PME, d’un gendarme ou d’un policier, d’un médecin, d’un pompier ou d’une infirmière, d’un instituteur ou d’un éducateur de rue... Cet apprentissage obligatoire pour pourvoir à un poste ministériel ou à de hautes fonctions administratives éviterait certainement les parachutages politiques à des postes clés, sans aucune pré-garantie. Pourquoi, nous simples citoyens, sommes-nous tenus à justifier officiellement nos expériences éprouvées sur le terrain en amont, pour obtenir une simple certification en aval comme le DIF, le certificat d’apprentissage ou un CQP par exemple ? Oui, mais voilà, la devise signée Saint Matthieu, « Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais », se retrouve à tous les étages du secteur public comme privé. Trop souvent, on retrouve des gens sans aucun vécu à des postes importants, chargés de diriger et commander des tiers grâce à certaines accointances et aux calculs politiciens. Ce sont souvent ces mêmes personnes qui dénoncent les problèmes financiers pour mieux expliquer les dysfonctionnements administratifs. Mais que ces cols blancs s’autorisent à se cacher derrière cette réflexion pour mieux étouffer leurs omissions est simplement inacceptable. En Français, cela s’appelle de l’incompétence. Oui, nous sommes bel et bien tous coupables et tous responsables ...
Témoignages incroyables et décryptages de ces ratés administratifs : Tous coupables et tous responsables ?
Les manques enregistrés avant, pendant et après les attentats terroristes font froid dans le dos. Les témoins entendus par une commission d'enquête parlementaire pointent du doigt les ratés des dispositifs d'aide. Ils dénoncent la faillite et les limites d’un système complexe. Attachez vos ceintures, car certains témoignages sont au-delà de l’entendement.
« Nous avons mille questions et nous attendons des réponses »
20 Minutes (avec AFP)
vous propose de lire les derniers témoignages recueillis par une commission d'enquête parlementaire. « Numéros saturés, lenteurs, annonces brutales... Des victimes des attentats de novembre ont raconté les ratés des dispositifs d'aide et d'information et questionné la responsabilité de l'Etat. Après un jour d'attente, des proches de Georges Salines, président de l'association « 13 novembre, fraternité et vérité », ont appris la mort de sa fille, présente au Bataclan, par des tweets d'inconnus. Lui n'était pas encore au courant. Les annonces de décès sont allées « au-delà de tout ce qu'on peut imaginer comme ratage », a sobrement commenté ce médecin. Et de pointer « l'atroce impréparation » des dispositifs d'information le soir même et les jours suivants.
Sophie Dias a elle perdu son père, de nationalité portugaise, devant le Stade de France. Si le consulat du Portugal lui a appris sa mort le 14 novembre, l'appel des autorités françaises n'est arrivé qu'un jour et demi plus tard. Un délai « inadmissible », selon cette communicante, qui a également regretté n'avoir toujours pas eu accès au rapport d'autopsie, « important pour faire le deuil ».
« Il a fallu que j'appelle ma maman pour qu'elle appelle la police »
Numéros de téléphone saturés, identifications tardives, institut médico-légal (IML) dépassé... A l'IML, dont elle a dénoncé le comportement « honteux » de certains employés, Sophie Dias, venue reconnaître son père, a entendu : « Ne vous inquiétez pas si on ne vous montre pas la tête, vous verrez un pied ». Des failles dans la communication ont également été rapportées durant l'intervention policière au Bataclan, dont l'efficacité a par ailleurs été saluée. Caroline Langlade, vice-présidente de l'association « Life for Paris - 13 novembre 2015 », a raconté les trois heures passées avec quarante personnes dans une loge, dont la porte était barricadée par un frigo et un canapé. Un djihadiste a tenté de se faire passer pour un gendarme pour qu'on lui ouvre. Demande rejetée par « vote à main levée ». Durant ce temps, impossible de joindre police-secours. « Il a fallu que j'appelle ma maman à Nancy pour qu'elle appelle la police de Nancy et leur communique les informations », a expliqué Caroline Langlade. Une policière lui a ensuite raccroché au nez parce qu'elle « chuchotait ». (Lire plus loin).
« Comment un terroriste interdit de territoire Français dirige une attaque de cette ampleur ? »
« Ça a été constamment à nous de chercher l'information. C'est le cas depuis le début (...) On ne devrait plus se battre pour ça », a-t-elle observé, en référence au marathon administratif et judiciaire des victimes et leurs proches. Les carences des services de renseignement et les réponses politiques aux attentats ont également été épinglées. Le patron du bar La Belle Equipe, Grégoire Reibenberg, s'est vivement agacé que le débat se focalise autour de la déchéance de nationalité pour les personnes condamnées pour terrorisme : « On a un problème de moteur et on va changer la couleur de la banquette ? ». « Comment se fait-il qu’un terroriste interdit de territoire français et européen se retrouve à diriger une attaque de cette ampleur ? », s’est pour sa part interrogé Mohamed Zenak, trésorier de l’association «13 novembre », au sujet d’Abdelhamid Abaaoud, un des organisateurs présumés des attentats.
Aucune fouille au Bataclan
Et M. Zenak, dont la fille a été blessée lorsqu’un kamikaze s’est fait exploser au restaurant Comptoir Voltaire, de s’interroger sur « la question des responsabilités » de l’Etat. Il n’y avait « ni présence policière », ni « fouille » au Bataclan, alors que le risque d’attaque contre une salle de concert était connu des autorités, a aussi déploré Alexis Lebrun, membre de « Life for Paris ». La commission d’enquête parlementaire sur les « moyens mis en oeuvre par l’Etat pour lutter contre le terrorisme » depuis les attentats de janvier 2015 menait lundi ses premières auditions. Elle rendra son rapport en juillet, selon son rapporteur, le socialiste Sébastien Pietrasanta. « Nous ne sommes ni des procureurs ni des juges mais des commissaires d’enquête » recherchant « la transparence », « la vérité » et « des solutions », a assuré son président Georges Fenech (Les Républicains).
Paradoxalement c’est aussi ce manque de préparation qui invalide la thèse du complot récurrent « l’administration savait ce qui allait se passer ». S’ils avaient été prévenus, ça aurait été beaucoup mieux organisé au niveau des secours justement pour ensuite faire valoir la réactivité.Le fait est que personne n’était préparé à une telle attaque. Il y a eu les mêmes ratés aux USA en 2001 et bien qu’ils aient sûrement appris de leurs erreurs, ça n’a pas empêché d’autres attentats, notamment celui lors du marathon de Boston. Les attentats de 2001 ont fait qu’après il y avait beaucoup plus de contrôles et de restrictions pour les voyages en avion mais c’est comme à chaque fois, c’est après que les mesures plus efficaces sont mises en place.C’est surtout s’il y a d’autres attentats identiques qu’il faudra pointer le manque de préparation. Quand ça arrive une seconde fois, on ne peut plus dire « on ne savait pas ». Surtout au niveau des salles de spectacles parce que ce qui s’est passé au niveau des terrasses à Paris peut se reproduire et c’est le genre d’attentat quasiment impossible à contrer.Les services de renseignement savaient. Vous oubliez les attentats à Londres et à Madrid, beaucoup plus violents qu’à Paris et prises en charge (si on peut le dire) beaucoup plus efficacement par les institutions compétentes qu’à Paris. La France a eu de la chance que les attaques perpétrées jusqu’à maintenant sont les oeuvres de débutants. On est loin des attaques de type ETA et IRA.
On savait qu’il y avait des instructions pour faire un attentat dans une salle de concert, tout comme on sait qu’il y en a pour attaquer les enseignants. Ce n’est ni un complot, ni un secret, ça avait été annoncé plusieurs mois avant dans la presse. Tout comme on savait que Charlie Hebdo était visé.Le problème, c’est qu’on ne peut pas fermer les salles de spectacles pendant des mois au cas où il y aurait un attentat, ça reviendrait à leur faire déposer le bilan. On ne peut pas non plus avoir l’armée devant toutes les salles de spectacles, ça reviendrait à laisser d’autres lieux, comme les écoles, vulnérables. De même, il est très probable que les transports en commun sont sur la liste des cibles. Et alors, on fait quoi ? On ferme le métro et le RER ? On fouille tous les passagers un par un ? On met un groupe de militaires armés dans dans chaque rame ?Et il y a bien eu des mesures avant les attentats – Pelloux avait d’ailleurs signalé le jour de l’attentat de Charlie Hebdo qu’il était absent de la rédaction pour préparer la réaction des urgences à une attaque multi-cible....Les terroristes peuvent énumérer les cibles, ça ne leur coûte rien. Mais si on réagit à chaque menace, ça représente des coûts et une logistique démente, que nous sommes de toute façon incapables d’assurer.Ni complot, ni surprise, ni incompétence. Juste le fait que nous ne sommes pas tous puissants et que nous serons toujours à la merci d’une attaque terroriste. Les Israëliens ont les meilleurs services secrets du monde, une armée ultra-entraînée, un état sécuritaire et ils ont quand même des attentats régulièrement. Les américains ont voté le Patriot Act, ils ont l’armée la plus puissante du monde, le FBI et la CIA, et ils ont quand même eu Boston... »
Sources : www.20minutes.fr
Bataclan : Cachée pendant l’attaque, elle appelle les secours et se fait raccrocher au nez
Claire Tervé de planet.fr nous propose un reportage ...incroyable : lisez plutôt ! « Lundi, devant la commission d'enquête, Caroline Langlade, rescapée du Bataclan, a expliqué comment les secours ne l’ont pas prise au sérieux pendant l’attaque. Caroline Langlade était au Bataclan lors de l'attaque du 13 novembre. Lundi, elle a témoigné avec d’autres rescapés et les familles des victimes devant la commission la commission d'enquête parlementaire sur les attentats. Elle a raconté comment, coincée dans une loge de neuf mètres carrés avec quarante autres personnes, elle avait téléphoné aux secours… qui ne l’ont pas prise au sérieux. Plusieurs fois, elle a tenté de les joindre. Lors de son deuxième appel, elle est arrivée à joindre une femme " avec qui cela ne n'est pas du tout passé. J'étais obligée de chuchoter parce que le terroriste était toujours derrière la porte. La personne m'a demandé de parler plus fort, je lui ai répondu que j'étais en otage et que le terroriste était derrière la ligne. La policière m'a répondu : 'D'accord, mais là vous êtes en train de bloquer la ligne pour une réelle urgence’", se rappelle-t-elle. Je lui ai répondu à nouveau que je ne pouvais pas parler plus fort (...) et la policière s'est énervée et m'a raccroché au nez en me disant tant pis pour vous."
Les dysfonctionnements du système
Pendant les auditions, Les victimes et leurs proches ont également pointé les dysfonctionnements dans les dispositifs de sécurité, d'aide et d'information après les attaques. Le patron de La Belle Equipe, M. Reibenberg, s'est par exemple demandé comment, "quarante-huit heures après", un reportage a pu être diffusé à la télévision, où on pouvait le voir à l’intérieur de son établissement, aux côtés de son ex-femme, mourante. "Extrêmement choqué", le restaurateur ne craint qu’une chose : que sa fille, encore très jeune, tombe un jour sur ces images, rapporte Le Monde. De même, Mohammed Zenak, dont la fille a survécu à l’attaque du Comptoir Voltaire, s’est interrogé : "Comment un terroriste interdit de territoire français se retrouve à diriger une attaque de cette ampleur ?" Des questions auxquelles vont devoir répondre les membres de cette commission d'enquête parlementaire relative aux "moyens mis en oeuvre par l'Etat pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier 2015". Lancée fin janvier, elle compte 30 députés de tous bords et devra rendre son rapport le 14 juillet.
Sources : Claire Tervé - www.planet.fr
Les attentats de Paris sont "un échec des renseignements" pour le patron de la CIA
Article rédigé par francetvinfo.fr. « Ancien conseiller de Barack Obama sur la sécurité intérieure, John Brennan s'est exprimé sur la chaîne CBS. " Paris est le résultat d’un échec des renseignements" Le directeur de la CIA, John Brennan, est catégorique. Dans un entretien à la chaîne américaine CBS, il est revenu sur les attentats du 13 novembre 2015, à Paris et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Lors de cette interview, John Brennan rappelle que "tous les terroristes, exceptés un, étaient des citoyens français, entraînés par l’organisation Etat islamique en Syrie. Ils sont revenus [sur le sol français] sans se faire remarquer et ont attaqué six lieux différents, tuant 130 personnes". Si le patron de la CIA pointe ici une défaillance, il a toutefois souligné que "les services de renseignements ont aussi empêché de nombreux agents [de l'EI] d'entrer en Europe".
"Les voyants clignotaient rouge"
Le directeur de la CIA, ancien conseiller de Barack Obama pour la sécurité intérieure et la lutte antiterroriste, assure que "nous savions que les voyants clignotaient rouge, que l'Etat islamique préparait quelque chose". Qu'ont appris les renseignements après le 13 novembre ? "Que l'Etat islamique prépare probablement beaucoup de choses dont nous n'avons pas une vision complète", dit-il. Les moyens de communication employés par les terroristes, selon lui, leur permettent de naviguer hors de la vue des renseignements... »
Sources : http://www.francetvinfo.fr
Le gouvernement dévoile un clip pour apprendre à réagir en cas d'attentat
www.20minutes.fr nous apprend qu’après la diffusion d’une affiche, le gouvernement a dévoilé une vidéo sur la meilleure manière de réagir en cas d’attaques terroristes, révèle ce mercredi Le Parisien.Trois semaines après les attentats de Paris et de Saint-Denis, le gouvernement avait en effet dévoilé une affiche inspirée de la signalétique des consignes de sécurité présente à bord des avions. Celle-ci détaillait trois grandes catégories de conseils en attendant l’arrivée des forces de l’ordre et des secours : s’échapper, se cacher, et alerter.
« Apprendre les bons réflexes »
Aujourd’hui, cette vidéo de 2 minutes 30 entend « apprendre aux citoyens les réflexes permettant de se protéger et de sauver des vies en cas d’attaque terroriste ». Comme sur l’affiche, il est recommandé de fuir dans un premier temps pour se mettre à l’abri. S’il n’est pas possible de fuir, barricadez-vous dans une pièce, bloquez les accès, éteignez la lumière et coupez le son de votre téléphone, préconise le gouvernement dans cette vidéo.
La menace terroriste sans doute encore plus importante
Ceux qui ont réussi à se réfugier dans un endroit sécurisé peuvent alors prévenir les autorités en composant le 17 ou le 112 avant de prodiguer les premiers soins aux éventuels blessés. « La menace terroriste est sans doute encore plus importante qu’avant le 13 novembre » a rappelé le Premier ministre Manuel Valls alors que le renseignement intérieur craint une nouvelle attaque d’envergure à l’échelle européenne... »